Informations complémentaires sur les relations entre hormones et cancer du sein

 Depuis juillet 2005, des données nouvelles vont dans le sens d’une vigilance accrue par rapport aux hormones de substitution. Leur potentiel cancérigène a été reconnu par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer).

Les conclusions ont été établies à partir de données statistiques fiables, établies sur plusieurs années.
Or, les données biologiques permettent d’affirmer, depuis de nombreuses années, l’action des hormones « exogènes » sur les cellules du sein.
Citons les affirmations du Pr Pierre Mauvais-Jarvis, endocrinologue à I’hôpital Necker, extraites de son livre Hormones et sein paru en 1990 :

… Ces données [biologiques] soulignent le rôle de la stimulation des estrogènes dans le développement des tumeurs mammaires, tant bénignes que malignes.
À la lumière de ces données, il paraît raisonnable d’être extrêmement prudent en ce qui concerne l’utilisation d’estrogènes dans le traitement de la ménopause.
L’existence de facteurs de risque mammaire tels qu’un antécédent familial de cancer du sein ou un long passé de mastopathie bénigne non traitée, doit être considérée comme une contre-indication à l’estrogénothérapie.
Les données statistiques publiées il y a deux ans, sont venues en supplément corroborer ces données biologiques établies… il y a 15 ans.

Qu’en a-t-il été de « l’extrême prudence » ?

Place des phytoestrogènes

Leur représentant principal est le soja. Il trône maintenant dans tous les présentoirs des pharmacies et des magasins bio, il fait l’objet de publicité à la télé.
« Comme » les estrogènes, les phytoestrogènes ont une action positive sur les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale (on dit qu’ils sont estrogen-like).
Catherine Beneteau-Polissaro, professeur de biologie, a prouvé leur action sur les cellules du revêtement épithélial du vagin (frottis vaginaux, étude de la cytologie vaginale).
Comme les estrogènes, les phytoestrogènes doivent être utilisés à bon escient.

Ont-ils des contre-indications ?
Citons le Dr Bérangère Arnal, gynécologue, enseignante de phytothérapie :
Même en face de cancer du sein ancien, ne pas autoriser la prise de phytoestrogènes, quels qu’ils soient (soja, mais aussi sauge, cimicifuga, houblon, etc.).

Ces différentes études nous confortent dans les conséquences pratiques pour notre quotidien.
Évitons le plus possible :
le traitement hormonal substitutif de la ménopause, la prise de la pilule.
Interdisons-nous ces mêmes apports hormonaux en cas de cancer du sein, bien sûr, mais aussi en présence de mastose, de microcalcifications ou lorsque des proches (mère, sœur, tante) ont présenté un cancer du sein ou une fragilité (mastose).
Ces comportements peuvent paraître contraignants. C’est vrai.
Nous avons vu qu’ils évitaient chaque année à 8 femmes sur 10 000 (mais combien n’ont pas été évaluées) d’avoir un cancer du sein.
Ils protègent encore plus nos chères fumeuses chez qui l’association hormone + tabac multiplie tous les risques au moins par trois.
Si j’étais à l’âge des apports hormonaux présentés comme des soutiens indispensables de la féminité, de l’énergie, de la jeunesse durable, saurais-je ne pas les utiliser ?
Saurais-je m’informer sur d’autres méthodes qui aident à garder le dynamisme, le bien-être, le plaisir ?
Je souhaiterais que la pensée de ces femmes protégées du cancer du sein, celle de leurs proches, de leurs amis protégés du chagrin, m’aident à oublier nos chères « hormones » qui peuvent être si facilement remplacées par des méthodes (pour la contraception) ou des substances (pour la ménopause) complètement sans danger.

 

Fiche réalisée par l'association MISS (Mouvement d'information sur la santé du sein) www.infosantedusein.org)

 

 

 

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